Pas de choix : le régime réel s’applique obligatoirement lorsque les loyers bruts encaissés au cours d’un exercice sont supérieurs à 15.000€.
Pour calculer le revenu foncier taxable au titre du régime réel, il est nécessaire de faire une gymnastique comptable un peu plus contraignante, naturellement.
Pour commencer il faut établir les recettes, qui sont constituées des loyers bruts et des recettes accessoires (telles que les indemnisations d’assurance ou le droit d’affichage) mais aussi des dépenses incombant normalement au propriétaire mais qui ont été mises à la charge du locataire.
Il faut ensuite déduire de ces recettes les charges réellement payées au cours du même exercice fiscal.
Ces charges font l’objet d’une liste limitative :
- les dépenses de travaux d’entretien et amélioration
- les frais de gestion
- les charges locatives
- les impôts et taxes
- les cotisations d’assurances
- les provisions pour charges de copropriété
- les intérêts d’emprunt (attention : pas l’annuité du crédit, uniquement les intérêts)
- les indemnités d’éviction et frais de relogement…
- De plus, il existe une déduction spécifique de 20€ par local, censée couvrir les menus frais de gestion (déplacements, courriers administratifs, téléphone, etc…)
Pour faire simple, le revenu foncier imposable se calcule ainsi : revenu foncier imposable = loyers bruts perçus – charges réellement décaissées
La mécanique d’imposition reste la même : le bénéfice foncier s’ajoute aux autres revenus et il est imposé sur la TMI + SCG/CRDS.
Il est à noter que, dans le régime réel, les charges peuvent être supérieures aux recettes et générer ainsi un déficit foncier (ce qui est par construction impossible lorsqu’on opte pour le régime micro-foncier). Ce déficit foncier présente un intérêt fiscal particulier. En effet, le déficit foncier est imputable sur le revenu global par ailleurs (la somme des autres revenus catégoriels) à hauteur de 10.700€. Au-delà de ce seuil, le reste du déficit va pouvoir être reporté sur les revenus fonciers des 10 années suivantes.
Par exemple, un loueur a réalisé de gros travaux sur l’un de ses biens et enregistre (pour l’ensemble de ses biens loués) un déficit foncier de 50.000€. Cette année-là, 10.700€ vont pouvoir être déduits de son revenu global et 50.000 – 10.700 = 39.300€ seront “stockés” puis “déstockés” pour s’imputer sur les revenus fonciers futurs, jusqu’à épuisement et pendant 10 ans au maximum.
On comprend donc que plus le propriétaire fait face à des charges importantes, plus il a intérêt à opter pour régime foncier au réel car son revenu fiscal imposable sera moins élevé et son imposition également.
Toutefois, choisir le régime réel implique aussi une gestion plus complexe de sa comptabilité. Cela requiert parfois d’avoir recours aux services d’un comptable ou encore d’outils de comptabilité/fiscalité en ligne, comme Qlower.