Le régime réel-BIC s’applique obligatoirement lorsque les loyers annuels encaissés sont supérieurs à 72.600€ et donc, sur option, lorsque leur montant est inférieur.
Le revenu BIC qui sera imposé est un peu plus complexe à déterminer.
Les recettes sont constituées des loyers bruts encaissés. Il convient ensuite d’en retrancher les charges réellement payées au cours de l’exercice : frais de gestion, d’entretien et réparations, cotisations d’assurances, taxe foncière et charges de copropriété notamment, ainsi que -et c’est tout l’intérêt de ce régime- l’amortissement du bien et des équipements.
Pour simplifier, le calcul se fait de la sorte : BIC imposables = Loyers bruts – (charges réelles + amortissement)
L’amortissement comptable est relativement complexe à appréhender. Rappelons tout d’abord qu’en comptabilité, un amortissement est la constatation de la dépréciation d’un actif et qu’il vient en déduction des recettes dans le calcul du résultat.
Sans entrer dans les détails (la complexité arrive assez vite puisqu’il n’existe pas de répartition type, d’où la nécessité de faire intervenir un comptable ou un assistant comme Qlower pour établir ces calculs), la valeur d’un bien loué en meublé est “décomposée” entre diverses grandeurs : le terrain, la structure (le gros oeuvre), la façade et couverture, les aménagements/agencements et les équipements.
Le mobilier est également amortissable, tout comme les droits de mutation ou les frais d’agence lorsqu’on initie l’investissement.
Chaque “composant” du bien représente donc un pourcentage de sa valeur totale.
Le terrain par exemple peut représenter de 10 à 40% de la valeur du bien selon sa localisation (plus le foncier est cher localement, plus la quote-part du terrain sera élevée), avec une grandeur habituellement constatée de 20%.
La structure représente souvent 50% du total et les trois autres composants 10% chacun.
Les meubles et équipements sont amortissables pour leur entière valeur.
Le terrain n’est jamais amortissable.
Une fois les composants déterminés, il convient de leur appliquer une durée d’amortissement.
Il est communément admis des durées de 30 à 50 ans pour la structure, 30 ans pour la façade/couverture et 15 ans pour les autres composants.
Au total, on estime généralement en moyenne que 80% de la valeur d’un bien peut être amortie sur une durée de 25 ans.
Les meubles/équipements (y compris les renouvellements) s’amortissent eux, généralement, sur 5 à 7 ans.
A titre d’exemple, si un bien vaut 200.000€, on pourra donc passer un amortissement de 6.500€ pendant 25 ans. Si le mobilier vaut 10.000€, l’amortissement supplémentaire sera de 2.000€ pendant cinq ans.
Cette somme viendra donc s’ajouter aux charges réellement payées pour établir le résultat BIC, qui lui-même s’joutera aux autres revenus catégoriels (salaires, revenus fonciers, etc.) pour déterminer le revenu global qui sera imposé.
L’amortissement du bien représente par conséquent une charge “fictive” (puisque ce n’est pas une somme qui est décaissée) importante, et c’est lui qui permet de générer un résultat fiscal bien plus faible, voire un revenu taxable de zéro !